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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

enfant de cet âge. Mais le geste était intentionnel. Car, quelques minutes après, la même fillette revint au même endroit, avec ses trois compagnes, toutes s’accroupirent en face de moi, mais cette fais en me regardant et, en posant leurs doigts sur leur clitoris, se mirent à uriner ensemble. Puis elles se levèrent et s’en allèrent en riant. Que signifiait cette scène ? Les fillettes ont-elles compris ce que je cherchais et m’ont-elles offert ce spectacle pour me complaire ? Ou bien était-ce pour se moquer de moi ? Ou bien, était-ce une espèce de défi, un geste de mépris pour le débauche que leur précoce expérience leur faisait deviner ? Ou bien enfin, peut-être qu’il n’y avait aucune arrière-pensée érotique en cela : les enfants se sentaient gênées voyant qu’un étranger observait leurs jeux et, pour le faire partir, elles firent une incongruité aussi innocente dans leur pensée que le geste de tirer la langue ?… Je ne pouvais savoir quelle était, parmi ces explications, la bonne, mais cette vision rapide m’émut fortement et me fit masturber, dans ma chambre, je ne sais combien de fois. Ce fut une des fortes émotions sexuelles de ma vie.

Vers la même époque, j’eus une autre émotion du même genre, également forte. Je me trouvais dans un water-closet et, à travers les persiennes de la fenêtre de ce réduit, je voyais ce qui se passait dans l’appartement d’en face, séparé du water-closet par une cour étroite : je voyais un balcon sur lequel donnait la porte, grande ouverte, d’une chambre. Dans cette chambre, il y avait deux enfants appartenant aux classes populaires : une fillette qui ne devait pas avoir plus de trois ans et un garçon qui n’avait pas plus de deux ans. Je n’invente rien. Le garçon leva sa chemise, s’étant approché de la fillette, et lui montra son membre assez gros pour l’âge, et à demi érigé. La fillette regarda pendant quelque temps l’organe, en ayant l’air de s’y complaire, puis releva son jupon et montra sa vulve au garçon. Après cela, restant debout, elle serra fortement le corps du garçonnet contre le sien, en frottant le pénis contre la vulve et en faisant des mouvements de coït. Cela dura trois ou quatre minutes, après quoi la fillette prit le garçon par la main et le conduisit