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APPENDICE

par le souvenir de mon dernier coït que je revois mentalement dans ses moindres détails. C’est pourquoi je coïte ordinairement dans la journée et me masturbe la nuit suivante dans mon lit. Le coït est devenu ainsi pour moi comme le fétiche ou le symbole de la masturbation : c’est un simple excitant ou stimulant de l’imagination, comme une lecture pornographique ou une image obscène : il ne vaut pas par lui-même. Il ne m’est réellement très agréable que dans le souvenir, dans l’idée, non dans la réalité. Dès que je coïte plus souvent, il faut aussi que je me masturbe plus souvent, dans la même proportion.

D’autre part, deux mauvaises passions se sont développées chez moi. Depuis mes aventures de Naples où j’ai promené mes yeux sur tant de nudités infantiles, la vue des organes sexuels des petites filles m’excite extraordinairement. J’ai donc pris l’habitude de me promener dans les quartiers populaires et d’épier les fillettes qui montrent leur vulve, en relevant leur jupon et en ouvrant leur pantalon quand elles urinent ou quand elles jouent. Pour que je sois excité, il faut que la fillette ait 6 ou 7 ans au minimum. Plus elle est âgée et plus je suis excité. Rentré chez moi, je pense à ces scènes et me masturbe. J’ai remarqué dans les promenades publiques, plusieurs messieurs dont les attitudes décelaient la même passion. Une fois j’ai vu une scène qui m’a frappé d’étonnement et que je ne parviens pas à m’expliquer. Je me tenais debout et sur le trottoir d’une rue de Milan, pas loin d’un groupe de quatre fillettes du peuple qui jouaient sur un tas de sable : les deux plus jeunes devaient avoir 8 ans, les deux autres 10 et 11. Je les guettais depuis longtemps sans arriver à aucun résultat, car il faut souvent attendre longtemps pour surprendre un mouvement qui découvre les parties cachées et pour éviter en même temps d’attirer l’attention des enfants ou des passants. Mais voilà qu’une fillette, en ramassant du sable, s’accroupit juste en face de moi en relevant son jupon de manière à découvrir tout son ventre et sa vulve. En ce faisant, elle ne me regardait pas et je croyais à une distraction, une négligence, déjà rare chez un