Page:Études de psychologie sexuelle, tome VI (extrait), Confession sexuelle d’un Russe du sud, 1926.djvu/106

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
193
APPENDICE

moindre. Le soir du même jour, seul dans mon lit, en me remémorant les scènes voluptueuses auxquelles je venais de prendre part, je ne pus m’empêcher de me masturber moi-même. Ainsi naquit chez moi un vice qui devait m’être funeste.

Mon sang était embrasé comme pendant la première fougue des passions précoces de mon enfance. Je ne pus m’empêcher de revenir chez les petites napolitaines et d’y revenir souvent. Le coïtus in ore vulvæ qui leur plaisait tant ne me suffisait pas ; je les faisais coïter devant moi homosexuellement, les soumettais au cunnilingus et ne m’opposais que trop mollement à leurs tentatives de me manualiser ; après une lutte à moitié simulée, elles remportaient sur moi la victoire, enthousiasmées de voir mon sperme lancé à une grande distance. Rentré chez moi, je repassais dans mon esprit les scènes brûlantes que je venais de voir et ne pouvais m’empêcher de me masturber de nouveau.

Ma griserie sexuelle augmentait de jour en jour. Je connus bientôt d’autres familles « honorables » où il y avait des fillettes de 10, 11, 12, 13 ans, également vierges et savantes comme les deux premières et qui, comme les deux premières, dès la première conversation, me proposaient de faire avec elles « le 69 », fare il sessanta nove, en employant non seulement ce terme technique, mais beaucoup d’autres. Elles racontaient leurs amours homosexuelles, les scènes érotiques auxquelles elles avaient assisté, etc. Avec aucune d’elles je n’ai pratiqué le coït vaginal. Il y avait aussi de grandes filles « de bonne famille », de 16 à 20 ans, vierges, ayant fiancé et que, sans doute pour augmenter leur petite dot, les mères faisaient voir nues aux étrangers, ne permettant que les attouchements superficiels, « le 69 » quelquefois, mais, le plus souvent, le cunnilingus seul ou la simple masturbation manuelle. Avec une d’elles, on ne permettait que le « fare fra le coscie » (coïtus inter femora). Quelques-unes de ces jeunes filles se marièrent, en effet, depuis et avant mon départ de Naples, avec des fonctionnaires, des négociants, de jeunes médecins. Ils pouvaient ignorer tout, car les parents prenaient quelquefois de grandes