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L’ÉTAT PSYCHIQUE PENDANT LA GROSSESSE

jour, par économie, je dis que je me contenterais de la seule aînée : quand, après la séance avec celle-ci, je sortis de la chambre, je vis la plus jeune assise sur une chaise devant la porte, aux écoutes, le visage jauni de chagrin, toute frissonnante de désir non assouvi. Et quelle joie la fois suivante quand je l’ai invitée à son tour ; elle se mit à danser. Elle me dit un jour : « Quand j’entends parler des hommes, je n’en puis plus, je m’en vais à la cuisine !… » — Pourquoi ? fis-je, ne comprenant pas. « Mais pour me soulager avec le doigt (per isfogarmi col ditellino !) Elle confessa aussi qu’elle éprouvait les désirs charnels les plus forts au matin, après le réveil. Elle aimait à baiser mon pénis, de son propre mouvement et indépendamment de la fellatio : elle exprimait ainsi son amour pour cet organe. Elle ne se lassait pas de contempler mes ébats avec sa sœur. Les deux fillettes me dirent que, lorsqu’elles allaient prendre des bains de mer, elles pratiquaient la masturbation mutuelle sous l’eau avec un petit garçon, leur ami. Je pratiquai sur les deux jeunes filles le coïtus in ore vulvæ (leur plaisir préféré) la masturbation et l’onanisme lingual (cunnilingus) qui n’était pas une nouveauté pour elles ; mais ce sont elles, malheureusement, qui m’apprirent une nouveauté : dès que nous fûmes restés seuls, elles ouvrirent mon pantalon et en sortirent mon membre ; elles se répandirent en exclamations admiratives sur sa grosseur et sa longueur, la plus jeune le baisa et puis elles se mirent à me masturber avec leurs doigts. Quoique je leur résistasse, elles firent si vite et si rapidement qu’elles obtinrent une éjaculation au bout d’une demi-minute ou d’un quart de minute. Je n’avais encore jamais pratiqué l’onanisme manuel sur moi-même, ni laissé les autres le pratiquer sur moi ; je ne savais pas par quel mécanisme, quel mouvement des doigts s’obtenait dans ce cas l’orgasme, la sensation fut nouvelle, âcre et délicieuse, elle me parut plus agréable que celle du coït. Et pourtant j’étais effrayé, croyant que toutes sortes de maladies allaient immédiatement fondre sur moi. Dans la même entrevue, les deux jeunes filles pratiquèrent sur moi la fellatio, mais elle me procura une jouissance