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APPENDICE

où la police est évidemment de complicité avec les trafiquants de chair humaine ? Donnons-nous donc un moment de plaisir qui ne fait, en somme, de mal à personne ! Ce n’est pas moi qui régénérerai la Babylone italienne ! »

On me laissa seul avec les deux fillettes. Elles avaient, en effet, l’une 15, l’autre 11 ans et avaient un joli type napolitain : grands yeux noirs, traits fins et réguliers, le teint du visage d’une jolie nuance olivâtre. Le corps était fait au tour, les organes sexuels charmants, « frais comme une bouche d’enfant ». L’aînée avait une toison peu abondante sur le pubis, la cadette y avait exactement deux poils, assez longs d’ailleurs. Toutes les deux étaient vierges, mais leur expérience érotique était vaste. Elles me dirent qu’elles voyaient surtout des Anglais. Je remarquai en passant que la prostitution infantile à Naples était autrefois entretenue surtout par des Anglais, les Italiens n’étant pas assez riches pour cette débauche coûteuse. Actuellement, la clientèle allemande augmente en progression rapide, surtout en ce qui concerne la pédérastie : les petits garçons de Naples jouissent en Allemagne d’une grande réputation et l’affaire Krupp leur a fait de la réclame.

Les deux fillettes étaient également savantes ; elles me donnèrent des renseignements sur la pédérastie et l’amour lesbien dans leur ville, pratiquaient ce dernier elles-mêmes, entre elles et avec des amies, avaient assisté à des copulations raffinées (entre autres, au coït d’une femme avec un chien, d’un homme avec un canard, à qui il coupa le cou pendant l’acte : c’était aussi un Anglais ; à des coïts combinés de plusieurs personnes en pyramide), avaient posé pour des photographies obscènes, etc. Elles étaient très sensuelles, mais, chose curieuse, la plus jeune l’était encore plus que l’aînée : elle avait des orgasmes violents, avec un visage d’agonisante et des sécrétions abondantes, adorait les conversations, photographies et lectures obscènes, exerçait ses talents érotiques avec passion. Quand je venais à la maison, son visage rayonnait de joie et je me souviens de l’air profondément navré et malheureux qu’elle eut quand, un