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Quetta et marcha sur Candahar qu’elle enleva ; quelques jours après les Anglais sont sous les murs de Ghazni et remportent une brillante victoire sur le fils de Dost-Mohammed, Gholam-Hyder-Khan qui commandait la place. En même temps le colonel Wade franchissait le Khyber, occupait Djellalabad et s’avançait sur Caboul. Dost-Mohammed dut abandonner sa capitale ; il se retira au-delà de l’Hindou-Koh, et fut quelque temps après emprisonné par l’émir de Bouckhara auquel il avait demandé asile.

Le 7 août 1839, Schah-Choudja, couvert d’or et de bijoux, entouré d’une pompe magnifique, fit son entrée dans le Bala-Hissar, sous la protection de l’armée anglaise, et au milieu du concours d’une population plus curieuse que sympathique. Pour consolider ce pouvoir à peine né et déjà vermoulu, une armée d’occupation anglo-indienne, forte de 10,000 hommes, fut maintenue en Afghanistan et occupa les places de Caboul, Djellalabad, Candahar et Ghazni ; le général Elphinstone commandait à Caboul, le général Roberts gardait l’entrée du Khyber, et le général Nott la route du Bolan.

Malgré toutes ces précautions, la tranquillité ne pouvait être longtemps maintenue, et de tous côtés des révoltes éclatèrent bientôt contre ce prince sans autorité ni prestige, affaibli au moral et au physique par les vices plus encore que par l’âge, et qui joignait à toutes ses imperfections le crime impardonnable d’étayer son trône sur une armée étrangère.

Bientôt Dost-Mohammed, échappant à son geôlier, vint lui-même se mettre à la tête des révoltés.

« Toute la contrée fut livrée aux plus grands troubles. Des expéditions incessantes furent nécessaires pour combattre les tribus réfractaires, et leurs succès n’assurèrent pas même au pays une tranquillité éphémère, tant était violente de tous côtés, parmi les populations, la haine de l’occupation étrangère. Enfin, en décembre 1841, une insurrection éclata à Caboul, et trouva de formidables auxiliaires dans les régiments afghans à la solde de l’Angleterre. L’envoyé anglais, sir William Mac Naghten, sir Alexander Burnes et plusieurs officiers furent massacrés. La faiblesse d’un vieux général infirme compliqua les dangers de la position. Des négociations entamées avec l’ennemi amenèrent une demi-capitulation, par laquelle les troupes anglaises s’engagèrent à évacuer l’Afghanistan, en livrant des otages, tous leurs trésors et la meilleure partie de leur artillerie. Ce traité préludait dignement aux désastres de la retraite qui suivit. Le 6 janvier, la force anglaise, composée de 690 hommes du 44e régiment de l’armée royale, de 2,480 cipayes, 970 cavaliers, 12,000 domestiques et suivants de l’armée accompagnés de femmes et d’enfants, entra dans