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5° ROUTES DU NORD ET DU NORD-EST.

A. — ROUTE DU MURGH-AH À CABOUL PAR BALKH.

La section de la route de Hérat se dirigeant sur Balkh passe avant d’arriver à cette ville par Shibargan, cité importante, Airagli et Shekhabad.

Cette route, depuis Maimana jusqu’à Balkh, est bien entretenue et praticable même pour la grosse artillerie.

Balkh, chef-lieu d’un khanat du même nom, est considérée par les Orientaux comme la plus vieille ville du monde. C’est pour eux une ville Sainte, « la mère des cités. »

Les historiens y retrouvent l’antique Bactra, la rivale de Ninive et de Babylone, capitale de la Bactriane, qui fut une des contrées les plus célèbres de l’Asie.

« Balkh est située dans une large plaine à une cinquantaine de kilomètres au sud de l’Amou-Daris, sur la route directe de Caboul a Bokhara, à 500 kilomètres environ de chacune de ces deux villes.

« Son territoire est arrosé par la rivière de Dehaz, appelée généralement rivière de Balkh, qui sort du Koh-i-Baba, et se dirige vers l’Oxus, mais qui se perd avant d’arriver au fleuve[1]. »

Les débris de l’ancienne Balkh couvraient jadis un espace de cinq lieues, et maintenant quelques monticules indiquent seuls leur emplacement. La ville moderne, bâtie au milieu des ruines de l’ancienne, ne renferme plus guère que 2,500 à 3,000 habitants.

Elle est entourée d’un mur en terre et protégée par une citadelle d’apparence peu redoutable.

La position astronomique de Balkh est 65° long. E. (Paris), et 36° 45’ lat. N.

Son climat, bien que très-insalubre, n’est pas désagréable. D’après Burnes, le thermomètre ne s’éleva, pendant le séjour qu’il y fit au mois de juin, au delà de 80° (21° 31’), et c’est peut-être le mois le plus chaud de année.

L’insalubrité du pays est attribuée à l’eau, qui est tellement mêlée de terre et d’argile, qu’elle ressemble à celle d’un bourbier. Cette eau est distribuée par de nombreux aqueducs en très-mauvais état qui débordent fréquemment et produisent ainsi des miasmes pernicieux.

Cette contrée est habitée en partie par des Tradjiks, d’origine

  1. Vivien de Saint-Martin, Dictionnaire géographique.