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Maîtresse de Candahar et ses communications bien assurées avec Quetta, une armée d’invasion pourra, si elle dispose de ressources numériques quelque pou considérables, se porter rapidement vers le nord-est sur Caboul par la route de Ghazni, et en même temps empêcher les forces concentrées à Hérat de marcher au secours de la capitale en faisant une démonstration sur Girisck. En marchant de Candahar sur Caboul, elle donnerait successivement la main aux colonnes venant perpendiculairement par les vallées du Gomul, du Kurum ou même du Gaboul-Daria, s’assurerait ainsi de la domination de tout l’Afghanistan méridional et préparerait la chute de sa capitale.

Aussi la prise de possession de Candahar et la nécessiié de son maintien sous le drapeau britannique ont-elles été, ces temps derniers, l’objet d’un grand nombre d’articles de la part des journaux anglais.

« Sans Candahar, dit la Post, nous permettons aux Russes venant de Merw d’avoir le pas sur nous pour entrer à Hérat. Nous laissons grand ouverts les défilés qui conduisent dans l’Inde, du Khyber jusqu’au Bolan. Nous revenons à la misérable besogne de tenir en échec et de surveiller des tribus montagnardes hostiles, en nous appuyant sur une base aussi instable et aussi peu digne de confiance que ces tribus elles-mêmes ; et nous abandonnons maladroitement, ce qui est bien certainement une considération d’une certaine valeur, une population indigène qui est très disposée à nous bien accueillir et même à nous accorder une véritable reconnaissance de la protection que nous lui donnons. »

3° ROUTE DU CENTRE.

DE CANDAHAR À CABOUL PAR GHAZNI.

La route de Candahar à Caboul par Ghazni est peut-être de toutes les routes de l’Afghanistan celle qui présente le moins d’obstacles et qui offre le plus de ressources sur son parcours.

Remontant pendant près de 300 kilomètres la fertile vallée du Tarnak, elle rencontre de nombreuses localités, parmi lesquelles je citerai les villages de Kolaï-Azim, Kheli-Akhund, Schahri-Safa, Turandaz, Djaldack, la petite ville de Kalaï-Ghilzai, Naurak, Pandjak et Karïai-Oba. Au bas de cette vallée, en face de Candahar, la cote est de 1,100 mètres ; à Pandjak, elle est de 2,080 mètres.

Au nord-est de Karïai-Oba, le chemin traverse une série de hauteurs qui séparent La vallée supérieure du Tarnak du bassin de l’Ab-Istada ; il passe à Jamrood, Argansian, Nani, village situé à