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à la route de Candahar à Ghazni. Nani est situé à 2,260 mètres d’altitude ; sa distance de Mandjigarh peut être évaluée à 350 kilomètres au maximum ; de Nani à Ghazni, on compte à peine 18 kilomètres.

En dehors des trois passages que je viens de citer, il existe encore sur la frontière de l’est, à travers les monts Soleiman, quelques chemins accessibles pour des voyageurs isolés ou de petites caravanes, mais ils sont absolument impraticables pour des corps d’armée emmenant avec eux leurs impedimenta. Je me contenterai donc de citer pour mémoire les passes de la Tochée, de Jundoola ou de Tank ; celles de Draband, de Shangan, de Dahna, de Lundi et de Rakni.

2° ROUTES DU SUD.

DE JACOBABAD À CANDAHAR, PAR DADAR, LA PASSE DE BOLAN, QUETTA ET LES DÉFILÉS DU KHODJAK ET DE GHWAJA.


Dans le sud de l’Afghanistan pénètre une voie importante qui, reliant Jacobabad à Candahar, met en communication la vallée du Sindh avec tout le S.-O. de l’Afghanistan, la Perse et le Turkestan. C’est une des lignes de transit les plus considérables de l’Asie centrale, et au point de vue politique c’est une des grandes routes de l’Inde pour les peuples du nord.

Le point de départ de cette route sur la frontière anglo-indienne est à Jacobabad, ville située au N.-N.-O. de Schikarpur et à 80 kilomètres environ de Bakkar ou Bakar, bâtie sur les bords de l’Indus et station du chemin de fer de Lahore.

De Jacobabad la route de Candahar se dirige vers le N.-O. à travers le désert sablonneux du Balouchistan[1] sur Bashoree et Moolana, d’où un embranchement tourne vers l’O. sur Gandava, tandis que la route principale se relève vers le N. et rencontre Syedad, Massee,

  1. J’emploie le mot Balouchistan au lieu de celui de Bélouchistan, généralement adopté en France, en m’appuyant sur l’opinion émise à ce sujet par M. Vivien de Saint Martin. « La principale raison que nous avons pour écrire Balouches, Balouchistan, et non Béloutches, dit l’éminent géographe, nous vient de Pottinger lui-même, indépendamment de l’autorité qui se tire des sources orientales. On sait que le voyage de Pottinger a été traduit en français par M. Eyriès ; or, celui-ci nous a répété ce fait qui avait beaucoup préoccupé sa minutieuse exactitude scientifique, que le voyageur lui avait dit que, bien qu’il eût suivi, en écrivant Béloutches, l’usage dominant dans l’Inde, la véritable prononciation du mot, parmi les indigènes, était Balouches. Et M. Pottinger, ajoutait M. Eyriès, lui avait plusieurs fois exprimé le regret de ne pas avoir employé la véritable forme indigène du nom. »