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nent impraticables par suite des neiges qui y sont amoncelées ; de plus, en certains endroits, la route est resserrée entre les rochers à tel point que les chameaux ont peine à passer avec leur charge ; enfin les peuplades Waziris en infestent les parages, pillant ou rançonnant les caravanes qui ont le malheur de s’y aventurer.

Ces Waziris ont infligé en 1860, à une petite expédition dirigée par sir Neville Chamberlain, une perte de 90 hommes tués et de près de 300 blessés.

La route de Gomul, en quittant l’importante station militaire et commerciale de Dera-Ismaïl-Khan, se dirige vers l’O.-N.-O, par Kulachi et Zafar-Koh sur Mandjigarh, localité près de laquelle elle franchit la frontière anglo-indienne. De Dera-Ismaïl-Khan à Mandjigarb, on compte 75 kilomètres.

Le premier village afghan que l’on rencontre de ce côté est Zemarikab, situé au pied des monts Soleïman, à quelques kilomètres au sud des rives du Gomul. La route s’enfonce ensuite dans la montagne par les défilés de Mashkani et de Ghuleri, dominés au nord par les massifs de Gerisir (1,800 mètres) et de Kunde ou Kunde-Ghor (2,500 mètres), et au sud par celui du Takhti-Soleiman (trône de Salomon), sur lequel les Mahométans croient que l’arche de Noé aborda après le déluge.

Le Takhti-Soleïman, haut de 8,509 mètres, mérite au moins par sa majesté l’honneur que lui font les légendes du pays. Des pèlerins s’y rendent en grand nombre chaque année, et au sommet de la montagne les prêtres les admettent à toucher ce que la tradition prétend être une portion de l’arche, relique sacrée, objet de profonde vénération pour les visiteurs.

En sortant des défilés, dont la longueur est de près de 90 kilomètres, la route atteint le village de Kirkani, où elle rejoint le Gomul : puis, suivant pendant longtemps la rive droite de cette rivière, elle la traverse en face de Kotghaï. Tout près et en aval de ce village, la route se bifurque ; un de ses embranchements se dirige vers Candahar, à travers un pays désolé et que les caravanes ne franchissent qu’avec mille difficultés ; l’autre, remontant le long de la rive gauche du Gomul, passe à Topa-Una, Patsal, Stigaï, traverse encore une fois la rivière, atteint Ab-i-Talk où Sarmargha, Othman, le défilé et le poste fortifié de Kala-i-Kharoti, franchit la passe de Sarwandi à plus de 2,000 mètres d’altitude, celles de Spincha et de Sarga, et débouche alors dans les hautes vallées du bassin intérieur de l’Ab-Istada, Le chemin se dirige ensuite sur Langar, petite place forte, Pana et Djoga, villages importants situés à 2,200 mètres environ de hauteur, au milieu des montagnes du Karabagh, remonte la rivière de Ghazni et parvient à cette ville après s’être soudée à Nani