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Jamrood n’est, en définitive, qu’un village entouré d’une muraille en terre sèche. Il contient à peine une soixantaine de maisons.

On peut pénétrer dans le Khyber par deux voies principales, partant toutes les deux de Jamrood, pour aboutir au fort Ali-Mesdjid, qui en commande l’entrée. Celle du nord s’appelle le Shadi-Baja-waru, elle passe par Sarkamar. Sa longueur est d’environ 16 kilomètres.

La seconde route, celle du sud, plus suivie, mais beaucoup plus longue que la précédente, porte le nom de Jugoli. Elle entre dans la montagne à Kadam, petit village situé à quatre ou cinq kilomètres O.-S.-O, de Jamrood, et près duquel on voit les ruines d’un vieux fort sick. À un kilomètre de Kadam, la gorge se resserre de façon à n’avoir plus que 100 à 150 mètres d’ouverture ; de chaque côté se dressent des rochers complétement à pic, premières assises de montagnes hautes de 1,500 pieds. Bientôt la passe se rétrécit encore, et, à quelques kilomètres avant d’arriver au pied du fort Ali-Mesdjid, où elle rencontre la route du Shadi-Bajawaru, sa largeur varie entre 80 et 20 mètres, De Jamrood au pied du fort Ali-Mesdjid, par Kadam, on compte 24 kilomètres.

Le fort Ali-Mesdjid, situé sur un plateau escarpé, de 740 mètres d’altitude, commande les deux routes qui viennent de Jamrood et ferme l’entrée de là passe du Khyber.

Le route du Khyber grimpe le long des pentes de ce plateau, en laissant le fort au sud. Pendant plusieurs kilomètres, elle conserve sa nature sauvage et difficile ; puis la passe s’élargit peu à peu, jusqu’à atteindre une largeur de plus d’un kilomètre ; en même temps, les montagnes qui la bordent de chaque côté deviennent de plus en plus accessibles. Le chemin passe alors au-dessous d’Ischpola et entre, à 10 kilomètres d’Ali-Mesdjid, dans la vallée de Lala-Beg, qui a environ 10 kilomètres de long sur 2,400 mètres de large.

À l’extrémité ouest de cette vallée, le défilé se resserre tout à coup à tel point que deux chameaux peuvent à peine y passer de front. On arrive ainsi au sommet du passage, situé près de Landikhana, à une altitude de 1,000 mètres ; mais, pour y parvenir, il faut franchir une montée excessivement rapide et très-pénible pour l’artillerie.

À partir de Landikhana, la descente s’opère sans grande difficulté le long d’une assez bonne route. La vallée s’élargit, les pentes s’adoucissent et la contrée perd son caractère sauvage.

La passe se termine en face de Daka, petite ville de 1,200 habitants, située sur la rive droite du Caboul-Daria, en face de Lalpoor.

Le capitaine Burnes, dans la relation de son voyage de Peschawar