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3° La rivière Hari-Rud ou Heri-Roud, formée par la réunion du Jangab-i-Ab et du Tingal-Ab, traverse la longue et étroite vallée formée par les pentes du Sefid occidental et du Siah-Koh. Elle arrose Zartala, Sarkag-Salma, Iaor-Obey-Marva, passe près de l’importante ville de Hérat ; puis, à une quarantaine de milles de là, se redresse brusquement vers Le nord, sert de limite entre l’Afghanistan et la Perse, arrose le ville persane de Saraks, et va se perdre au nord, dans les déserts du Turkestan.

Pendant son parcours sur le territoire afghan, le Hari-Rud ne reçoit aucun affluent digne d’être signalé ; la vallée qu’il traverse est très-fertile et généralement bien cultivée.

D’après le capitaine Marsh[1] qui fit, il y a cinq ans, le voyage de Meshed à Hérat au mois d’avril, l’Hari-Rud, épuisé par les canaux d’irrigation qu’il alimente dans la partie supérieure de son cours, était presque à sec le long de la frontière afghane. Quoique son lit eût près d’un kilomètre de large, on n’y voyait qu’un mince filet profond d’un pied à peine, et dont la largeur n’atteignait pas deux mètres.

II. — BASSIN DE L’HELMAND

Le bassin qui s’ouvre au S.-0. de l’Afghanistan est entouré par les deux chaînes issues de l’Hindou-Koh, qui s’avancent vers le S.-0. ; la chaîne du Siah-Koh et celles des monts Jadran, Gats, etc., prolongés jusqu’au mont Chapert,

Les principaux bassins de ce cours d’eau sont, en partant du nord, le Ha-Rud, et le Farah-Rud, qui descendent tous deux du Siah-Koh et vont se jeter dans un lac de 10 milles carrés de superficie, situé au N.-0. du vaste marais désigné sur nos cartes sous le nom de Hamun (marais).

Les géographes orientaux donnent à ces marais le nom de Zareh, c’est-à-dire l’Aria-Palus des anciens. D’après Ferrier, les gens du pays l’appellent Mechileh-Seitan, ou lac du Seistan.

Le marais d’Hamun est peu profond, couvert de roseaux, souvent à sec, sauf dans sa partie septentrionale. La hauteur du sol de l’Hamun est seulement, d’après les observations de M. Lenz, membre de l’expédition russe de 1858, de 390 mètres au-dessus de la mer, ce qui indiquerait une dépression très-considérable dans cette partie du plateau.

Dans l’Hamun vient se jeter l’Helmand, qui est la rivière la plus importante de l’Afghanistan.

  1. Bulletin de la réunion des Officiers, du 23 novembre 1878.