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se fait-elle remarquer par son bon sens et son grand désir d’acquérir de nouvelles connaissances. »

Les Afghans prennent un certain soin de l’instruction de leurs enfants ; cette instruction est confiée à des mollahs, prêtres ou instituteurs, et souvent l’un l’autre.

Chaque village, ou même chaque groupe de tribus nomades, possède un mollah, auquel une revenu spécial est affecté ; de plus, chaque grand ville a au moins un établissement d’instruction, entretenu tantôt par des donations particulières, tantôt par les soins mêmes du gouvernement.

L’instruction des enfants se borne le plus souvent à la lecture et à l’étude du Coran ; les jeunes gens de conditions supérieures étudient aussi les classiques persans et un peu d’arabe. Les mollahs doivent connaître la théologie, la métaphysique telle qu’on l’entend en Orient, l’histoire, la littérature et surtout la médecins. Les jeunes gens qui se destinent à la profession de mollahs vont souvent, pour étudier ces différentes sciences, jusqu’à Bockhara, qui est un grand centre d’instruction musulmane.

La lange afghane est le poukhtou, dont on n’a pas pu jusqu’à présente déterminer l’origine. Cette langue, qui appartient à la famille iranienne, renferme une foule de mots ou de racines dans lesquelles les philologies retrouvent le contact du sanscrit.

Les Afghans emploient pour écrire l’alphabet persan, mais en se servant le plus souvent du caractère neski, qui est employé par les Arabes et les Turcs.

Les Afghans ont une littérature qui leur est propre ; mais les écrivains poukhtou sont tous assez modernes.

« Cette littérature, d’après M. Perrin, n’est qu’une imitation de celle de la Perse ; les compositions s’en distinguent cependant par une facture plus rude et une plus grande simplicité. »

Les souvenirs de l’Afghanistan ont de tout temps encouragé les lettres. Ahmed-Schah avait fondé une sorte d’académie qu’il présidait lui-même toutes les semaines : son film Timour et ses successeurs s’inspirèrent de son exemple. Timour a même laissé un recueil de poésies que les orientalistes apprécient ; et le dernier schah de Caboul, Choudja, passait pour l’un des esprits les plus cultivés de l’Orient.

Les Afghans, qui habitent dans les villes sont presque tous des grands seigneurs, des soldats ou des fonctionnaires de l’État, que leur position sociale obligé à y résider. Si étrange que cela puisse paraître, il est cependant certain, en effet, que dans ce pays la race dominante ne forme que l’élément le plus minime de la population des cités.

La cause en est en ce que les Afghans regardent comme peu