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étude historique

En outre, différents particuliers étaient débiteurs de rentes s’élevant ensemble à 596lt, et enfin l’abbaye percevait des dîmes dans toute l’étendue de la paroisse de Riom-ès-Montagnes, aux quartiers de la Ribeyre, de Châteauneuf, de la Gane, des Quatre-Villages, à Rignac, à Journiac, à la Grange, etc., etc.[1].

Le 13 février 1790, les vœux religieux furent annulés ; dès lors, il ne dut plus y avoir en France ni moines, ni religieuses. Néanmoins, mue par un dernier sentiment de commisération, la Constituante voulut bien, en échange des richesses qu’elle prenait aux instituts monastiques, accorder à leurs membres de modestes pensions dont le paiement ne tarda pas à être suspendu.

Le 16 novembre 1790, les agents municipaux de Saint-Donat frappaient à la porte de l’abbaye de La Vassin. Introduits dans la salle de communauté, ils annoncèrent aux religieuses qu’ils venaient, conformément aux ordres transmis par les administrateurs du district de Besse, procéder à l’interrogatoire de chacune d’elles.

Interpellée la première, Élisabeth de La Salle, ancienne abbesse, déclara être âgée de 85 ans et avoir fait profession en 1723. Elle exprima l’intention, si on la contraignait à quitter la maison, de se retirer dans un autre couvent de son ordre.

On appela ensuite l’abbesse, Marie-Madeleine de La Salle, âgée de 53 ans, 34 ans de religion (professe depuis 1758), qui fit la même déclaration que sa tante Élisabeth.

Puis, ce fut successivement le tour de Marguerite Mallesaigne d’Anglaret, âgée de 80 ans, professe depuis 1728 ; de Marie de Chalus (63 ans, professe depuis 1751) ; de Marguerite Fayet-Tissonnière, âgée de 60 ans (entrée en religion

  1. Le détail de ces dîmes se trouve dans un acte d’estrousse ou bail à ferme consenti à divers habitants de Riom, devant Armand, notaire, le 30 juillet 1772, par Marguerite Mallesaigne d’Anglaret, cellerière de l’abbaye. (Papiers Fonteille.)