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XIII.


Nous sommes en 1189. Depuis longtemps préparée dans les esprits et dans les mœurs, la Révolution va éclater ; l’antique société française, ébranlée sur sa base, s’écroulera avec fracas ; les institutions, les coutumes, les cultes, tout ce qui abritait le passé sera renversé sans pitié.

Dans la célèbre nuit du 4. août, la noblesse fait l’abandon de ses privilèges ; le clergé demande la suppression de la pluralité des bénéfices ; joignant l’exemple au précepte, de généreux ecclésiastiques, tels que le curé d’Égliseneuve-d’Entraigues, n’hésitent pas, aux acclamations enthousiastes de l’Assemblée, à renoncer à leur propre casuel[1].

Selon le mot de M. Mignet, les députés de tous ordres procèdent à l’envi à la Saint-Barthélemy des abus ; mais bientôt les chefs du mouvement, convaincus qu’ils possèdent en eux-mêmes assez d’énergie morale pour rejeter le fardeau des temps, tenteront de faire un monde nouveau sur un idéal nouveau.

Le 28 octobre 1789, la Constituante suspendit l’émission des vœux monastiques pour les deux sexes, et le 2 novembre

  1. L’abbé Mathias était curé d’Égliseneuve depuis le 15 juillet 1780. (Archives du Puy-ce-Dôme. Fds de l’Évêché, I. n° 3).