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étude historique

Or, les censures de l’ordre étaient l’excommunication majeure, et les lettres patentes délivrées par François Trouvé, abbé de Cîteaux, le 14 décembre 1785, prescrivaient formellement « sous peine de désobéissance, et des censures de l’ordre », de reconnaître et « d’honorer en qualité de père confesseur et directeur de l’abbaye le dit sieur Bresson. »

Ou conçoit dans quel trouble la violente sortie du père confesseur jeta les religieuses. La coadjutrice quitta immédiatement le chœur et vint exprimer à l’interrupteur tout le mécontentement que causait à la communauté sa conduite aussi étrange qu’arbitraire.

Le curé de Marchal, mandé en toute hâte par ses pénitentes, se vit refuser l’entrée du couvent par le terrible directeur. Alors, exaspérée, Madelaine de La Salie écrivit à Mgr de Bonal la lettre suivante qui est un, véritable cri de détresse, plein d’une douloureuse émotion.


« Monseigneur,

« Toujours importune et toujours de nouvelles crises. Depuis la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire, ma tante et moi avons fait de nouvelles tentatives auprès de M. Bresson pour pouvoir nous confesser à M. le curé de Marchal. Avant de le prier de venir, nous nous sommes assurées par deux fois de son consentement pour avoir M. le curé de Marchal. Il y a consenti, mais quelle a été notre surprise de ne pouvoir profiter des secours que venait nous donner M. le curé : M. Bresson avait pris la précaution de charger une personne de la maison d’avertir M. le curé de ne point nous confesser sans lui parler et la raison du refus, Monseigneur, le croirez-vous c’est que nous sommes excommuniées et qu’il faut que M. de Cîteaux nous retire de cette prétendue excommunication. Il tire sa raison de la patente que lui a donnée M. de Cîteaux et prétend que nous lui manquons