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sur l’abbaye royale de la vassin.

bref du 19 avril 1666, s’étaient rangées du côté de l’étroite observance, et tandis que beaucoup d’autres abbayes de femmes avaient laissé pénétrer dans la vie claustrale les mollesses et les langueurs du monde, tandis que les Cisterciennes de Tart, en Bourgogne, presque sécularisées, portaient des corsages ouverts, des robes et des scapulaires de soie[1], les hôtes de notre monastère observèrent toujours d’une façon rigoureuse les pratiques et les abstinences prescrites.

Sans doute, elles usèrent de la permission accordée dès Pannée 1485 par le Chapitre général de manger de la viande, les dimanche, mardi et jeudi, permission accordée par une bulle du pape Sixte IV, en 1415[2], mais elles conservèrent une existence humble et solitaire et toujours vêtues, selon le statuts, d’une robe blanche avec scapulaire et ceinture de couleur noire ; elles durent bannir le luxe de leur personne et garder les austérités monacales.

Dans le monastère résidait un confesseur on chapelain appartenant le plus souvent à l’ordre et nommé par l’abbé de Cîteaux. En cas d’urgente nécessité, ce chapelain exerçait le ministère dans les villages voisins de l’abbaye ; il avait également, en pareil cas, le droit de recevoir et de rédiger les testaments.

Nous puisons ces renseignements dans l’intitulé d’un testament, en date du 28 mai 1622, qui commence ainsi : Aujourd’huy, vingt-huitième jour du mois de mai mil-six-cent-vingt-deux, nous Me  Anay Pezdior, rostre de la paroisse de Champs, diocèse de Clermont, demeurant à présent et servant de chappelain en l’abbaye de la Vissy déclairons et certiffions avoir été appeilé et employé de la part

  1. Hélyot, t. V, p. 471. — Tart était l’un des plus anciens monastères de femmes de l’ordre de Cîteaux. Son abbesse avait droit de visite dans tous les autres couvents. C’était dans cette maison que se tenaient primitivement les chapitres généraux des religieuses. L’abbaye fut réformée en 1623 par Jeanne de Courcelle de Pourlan.
  2. Hélyot, t. V, p. 360. L I