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étude historique

quant de dotation et personne, pour le moment, d’après ce que nous voyons, ne voulant le doter ; d’autant que nous avons entendu dire par des personnes dignes de foi qu’il se commet en ce lieu et qu’il s’est commis dans les temps passés plusieurs choses profanes. C’est pourquoi nous ordonnons, mandons et prescrivons, sous peine, qu’aucun de vous n’empêche ledit Chapitre ou ses gens de prendre ces pierres et de les porter où elles seront nécessaires pour l’édification de l’église mentionnée. Et nous ne vouions pas moins que vous fassiez également connaître à ceux-là les causes précitées qui m’ont amené à faire au Chapitre en question la susdite concession. Donné et scellé de notre sceau, le vendredi, jour de la fête du bienheureux Denis, l’an du Seigneur 1321[1]. »

Vassivière ainsi dépouillé des pierres mêmes de ses ruines vit, d’après la tradition, une nouvelle chapelle s’élever peu après sur l’emplacement de l’ancienne. Ce second édifice fut, à ce que raconte Duchesne, renversé par les Anglais pendant la guerre de Cent Ans, vers l’année 1374[2].

En 1548, François de Monceaux, panetier de la reine Catherine de Médicis, résolut, pour satisfaire à un vœu, de reconstruire l’église qui existait autrefois sur la montagne et il obtint à cet effet des lettres patentes, datées de l’abbaye d’Ainay, à Lyon, au mois d’août 1548, par lesquelles la reine Catherine permettait de bàtir un oratoire à Vassivière qui se trouvait dans la mouvance de sa seigneurie de Ravel.

Le sire de Monceaux allait se mettre à l’œuvre et commencer les travaux d’édification, quand le curé et les luminiers de l’église Saint-André de Resse intervinrent et soulevèrent la revendication de droits antérieurs qu’ils prétendaient leur appartenir sur les ruines et l’emplacement de la première construction.

Leurs réclamations ayant été reconnues fondées, le panetier

  1. Baluze, Hist. de la Maison d’Auvergne, preuves, 1. 2, p. 574.
  2. Duchesne, ch. IX.