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LA FILLE MALHEUREUSE.
Parodie de L’ariette

Comment goûter quelque repos ?



Air : C’eſt ce qui me déſole[ws 1].

Comment goûter quelque repos ?
Déjà quinze ans font mon partage.
J’ai le con propre au mariage ;
Et nul vit n’appaiſe mes maux.
Hélas ! dans cet âge proſpere,
Qui ſemble fait pour les plaiſirs,
Je ne connois que les deſirs ;
Ici l’on ne fout que ma mere.

Un amant tendre & plein d’appas,
Calmeroit ma peine cruelle.
Dieux ! quel plaiſir pour Iſabelle
De décharger entre ſes bras !
Sa pine, auſſi longue que dure,
Réaliſeroit mon bonheur ;
Mais, dans ce ſéjour de douleur,
Il n’eſt même pas en peinture.

  1. Cf. recueil La clé du caveau, 428.