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Or, l’Église perçoit en nature le dixième de ce produit ; car les champarts ou dixmes inféodées, possédées par des Laïcs, sont trop peu nombreuses pour apporter des différences notables dans les résultats de ces petits calculs d’arithmétique politique, & la dixme Ecclésiastique, quoique variée dans ses droits, quoique dixmant au 11e., au 12e., au 13e., peut toujours se considérer comme dixme réelle, vu qu’elle perçoit d’ailleurs, en nombre de lieux, la dixme des veaux, cochons, poulets, &c. laquelle peut compenser ces différences.

Il convient donc d’évaluer cette dixme à un sixième[1], parce que l’Église n’est chargée ni des fraix de cultures & de semences, ni de l’achat des instrumens aratoire, ni de la construction & entretien des édifices ruraux, ni des corvées, &c. ; ainsi la dixme vaut annuellement à l’Église de France … 183,141,211 L.

Il faut ajouter à cette branche de son revenu le produit de ses propriétés particulières, indépendantes de cette énorme copropriété universelle. Ses divers biens territoriaux sont :

  1. Nous avions d’abord établi ce rapport à un septième qui produisoit 156,978,181 L. ; mais de très-habiles Calculateurs ont prétendu qu’on approchoit plus de la vérité en le fixant à un sixième ; au reste, entre ces deux estimations la différence est de 26,163,030 L. ; ainsi la moyenne pouvant être considérée comme l’expression la plus vraie, notre calcul ne seroit ou trop fort ou trop foible que d’une somme de 13.081,515 L.