Page:Étrennes au clergé de France pour l’année 1786, explication d’un des plus grands mystères de l’Église.pdf/28

Cette page a été validée par deux contributeurs.
[ 27 ]

Supposons qu’on veuille regarder, comme faisant partie de ses contributions à l’État, celle qu’il lève sur lui-même & qu’il dépense aussi pour lui ; que le Roi lui retire les 2,500,000 L. qu’il lui donne par an, & qu’il continue d’en exiger le don gratuit ordinaire, toutes ses dépenses obligées, y compris son don gratuit, montant alors à 15,790,000 L., on trouveroit toujours qu’il devroit à l’État par an, & seroit trop peu imposé de 10,377,422 L., lesquels, ajoutés aux 2,500,000 L. que le Roi lui donne & qui lui rentreroient, fourniroient sans injustice une augmentation nouvelle pour les finances de 12,877,422 L. par an ; ce qui n’est peut-être pas à négliger.

M. Necker prouve assez lui-même, quoiqu’il n’ait évalué sa fortune qu’à 130,000,000 L. de revenu, l’erreur qu’il a commise dans cette trop foible évaluation (il faut avouer aussi qu’il la présente comme très-douteuse). En convenant, comme il le fait, que la propriété de l’église, dans les provinces qui composent le Clergé de France, est à celle des particuliers comme 1 est à 5³⁄₄, & que, dans celles qui ne le composent pas, elle est comme 1 à 2¹⁄₂ ; ajoutant que ce dernier rapport existe pour un septième du Royaume, & le premier pour les ⁶⁄₇ ; ces données confirment pleinement tous les calculs par lesquels nous avons porté son revenu à 340,000,000 L. Si, comme l’a dit M. Necker, le Clergé n’avoit que 130,000,000 L. de rente,