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ou Hercule, était le plus grand. Mais les dieux, s’étant mis en colère contre eux, se vengèrent chacun sur le pays de l’autre.

Les querelles des subordonnés excitent les maîtres à la colère contre leurs sujets.

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LE MEURTRIER


Un homme qui venait de commettre un assassinat était poursuivi par les parents de sa victime. Étant arrivé au bord du Nil, il rencontra un loup ; il eut peur et monta sur un arbre de la rive, où il se cacha. Mais là il aperçut un dragon qui montait vers lui ; alors il se laissa choir dans le fleuve ; mais dans le fleuve un crocodile le dévora.

La fable montre qu’aucun élément, ni la terre, ni l’air, ni l’eau, n’offre de sûreté aux criminels poursuivis par les dieux.

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L’HOMME QUI PROMET L’IMPOSSIBLE


Un homme pauvre était malade et mal en point. Comme les médecins désespéraient de le sauver, il s’adressa aux dieux, promettant de leur offrir une hécatombe et de leur consacrer des ex-voto, s’il se rétablissait. Sa femme, qui se trouvait justement près de lui, lui demanda : « Et où prendras-tu de quoi payer tout cela ? — Penses-tu donc, répondit-il, que je vais me rétablir pour que les dieux me le réclament ? »

Cette fable montre que les hommes font facilement des promesses qu’ils n’ont pas l’intention de tenir effectivement.