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LE RENARD AU VENTRE GONFLÉ


Un renard affamé, ayant aperçu dans le creux d’un chêne des morceaux de pain et de viande que des bergers y avaient laissés, y pénétra et les mangea. Mais son ventre s’étant gonflé, il ne put sortir et se mit à gémir et à se lamenter. Un autre renard, qui passait par là, entendit ses plaintes et s’approchant lui en demanda la cause. Quand il sut ce qui était arrivé : « Eh bien ! dit-il, reste ici jusqu’à ce que tu redeviennes tel que tu étais en y entrant, et alors tu en sortiras facilement. »

Cette fable montre que le temps résout les difficultés.

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LE RENARD ET LA RONCE


Un renard, franchissant une clôture, glissa, et se voyant sur le point de tomber, saisit une ronce pour s’aider de son secours. Les épines de la ronce lui ayant mis les pattes en sang, il eut mal et lui dit : « Hélas ! j’ai eu recours à toi pour m’aider, et tu m’as mis plus mal en point. — Eh bien ; tu t’es fourvoyé, l’ami, dit la ronce, en voulant t’accrocher à moi qui ai l’habitude d’accrocher tout le monde. »

Cette fable montre que chez les hommes aussi ceux-là sont des sots qui ont recours à l’aide de ceux que leur instinct porte plutôt à faire du mal.

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LE RENARD ET LES RAISINS


Un renard affamé, voyant des grappes de raisin pendre à