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crit de celles de Jean Malalas, écrivain du 6e siècle ou du commencement du 7e, paraît indiquer par là qu’il en place la rédaction à cette époque. Je ne suis pas de cet avis. Je ne trouve de véritablement byzantin dans nos deux manuscrits que le mot ἐτζύριζον qui ne prouve pas plus que le mot τζέφλιον rencontré dans Pa. En dépit donc de toutes les incorrections qu’on peut y noter et de quelques mots à sens nouveau, je ne ferais pas descendre la rédaction de l’archétype de Ba et de Bb plus bas que le 4e ou le 5e siècle de notre ère.

Les Tablettes d’Assendelft prouvent que Babrius a été étudié dans les écoles dès son apparition. Un des exercices ordinaires des écoliers, déjà recommandé par Quintilien, était de rompre la mesure des vers et de les mettre en prose en les paraphrasant ou en les abrégeant. La partie de notre recueil qui est la mise en prose de l’œuvre poétique de Babrius pourrait bien être un exemplaire de ces sortes d’exercices et avoir été rédigée assez peu de temps après la mort du poète ; l’autre partie pourrait venir aussi d’exercices faits sur des fables en prose, à moins que nous n’ayons un recueil hybride, composé d’exercices d’école et de fables prises à quelque collection qui nous est inconnue.

Le troisième manuscrit de cette classe, le Parisinus 1277, Bc, est l’œuvre d’un lettré qui a traité 28 sujets communs à Ba avec une élégance recherchée ; peut-être est-ce l’œuvre d’un rhéteur de la fin du 3e ou du 4e siècle.

Enfin le Vaticanus 949bis, Bd, qui contient 39 fables, dont 38 communes à Ba, part d’une main moins élégante que le