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n’ayant rien à lui offrir, s’en fut vers sa perdrix privée, et il allait la tuer, quand elle lui reprocha son ingratitude : « Ne lui était-elle pas fort utile en appelant les oiseaux de sa tribu et en les lui livrant ? et il allait la tuer ! — Raison de plus pour t’immoler, répondit-il, puisque tu n’épargnes même pas ceux de ta tribu. »

Cette fable montre que ceux qui trahissent leurs parents sont odieux non seulement à leurs victimes, mais encore à ceux à qui ils les livrent.

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LA POULE ET L’HIRONDELLE


Une poule, ayant trouvé des œufs de serpent, se mit à les couver soigneusement et, après les avoir chauffés, les fit éclore. Une hirondelle, qui l’avait vue faire, lui dit : « Sotte que tu es, pourquoi élèves-tu des êtres qui, une fois grands, commenceront par toi la première le cours de leurs méfaits ? »

La perversité ne se laisse pas apprivoiser, même à force de bienfaits.

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LA POULE AUX ŒUFS D’OR


Un homme avait une belle poule qui pondait des œufs d’or. Croyant qu’elle avait dans le ventre une masse d’or, il la tua et la trouva semblable aux autres poules. Il avait espéré trouver la richesse d’un seul coup, et il s’était privé même du petit profit qu’il tenait.

Cette fable montre qu’il faut se contenter de ce qu’on a, et éviter la cupidité insatiable.