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L’OISELEUR ET L’ALOUETTE HUPPÉE


Un oiseleur dressait des pièges aux oiseaux. Une alouette huppée, l’ayant aperçu de loin, lui demanda ce qu’il faisait. Il répondit qu’il fondait une ville, puis il s’éloigna et se cacha. L’alouette, se fiant aux discours de cet homme, s’approcha et fut prise au lacet. L’oiseleur étant accouru, elle lui dit : « Hé ! l’homme, si c’est une ville comme celle-ci que tu fondes, tu n’y trouveras pas beaucoup d’habitants. »

Cette fable montre que si l’on déserte les maisons et les villes, c’est surtout quand les maîtres y sont incommodes.

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L’OISELEUR ET LA CIGOGNE


Un oiseleur, ayant tendu des panneaux aux grues, surveillait de loin sa chasse. Or une cigogne s’étant posée parmi les grues, il accourut et la prit elle aussi avec elles. Comme elle le priait de la relâcher, disant que, loin de nuire aux hommes, elle leur était même fort utile, car elle prenait et mangeait les serpents et autres reptiles, l’oiseleur répondit : « Si vraiment tu n’es pas méchante, tu mérites en tout cas un châtiment pour t’être posée parmi des méchants. »

Nous aussi nous devons fuir la société des méchants, afin qu’on ne nous prenne pas nous-mêmes pour les complices de leur méchanceté.

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L’OISELEUR ET LA PERDRIX


Un hôte se présenta un peu tard chez un oiseleur. Celui-ci,