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Cette fable fait voir que les gens malfaisants se reconnaissent à leur mine même et à première vue.

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L’ANE ET LE PETIT CHIEN ou LE CHIEN ET SON MAITRE


Un homme qui avait un chien de Malte et un âne jouait constamment avec le chien. Allait-il dîner dehors, il lui rapportait quelque friandise, et, quand le chien s’approchait la queue frétillante, il la lui jetait. Jaloux, l’âne accourut vers le maître, et se mettant à gambader, il l’atteignit d’un coup de pied. Le maître en colère le fit reconduire à coups de bâton et attacher au râtelier.

Cette fable montre que tous ne sont pas faits pour les mêmes choses.

276


L’ANE ET LE CHIEN VOYAGEANT DE COMPAGNIE


Un âne et un chien faisaient route ensemble. Ils trouvèrent à terre une lettre cachetée. L’âne la ramassa, rompit le sceau, l’ouvrit et la lut de manière à être entendu du chien. Il y était question de pâture. je veux dire de foin, d’orge et de paille. Le chien s’ennuyait pendant la lecture de l’âne ; aussi lui dit-il : « Descends de quelques lignes, très cher ; peut-être trouveras-tu dans la suite quelque chose qui se rapporte à la viande et aux os. » L’âne ayant parcouru tout l’écrit, sans rien trouver de ce que le chien cherchait, celui-ci reprit la parole : « Jette ce papier à terre, ami ; car il est tout à fait insignifiant. »

277


L’ÂNE ET L’ÂNIER

Un âne conduit par un ânier, après avoir fait un peu de chemin, quitta la route unie et prit à travers des lieux escarpés. Comme il allait tomber dans un précipice, l’ânier,