sur la route. Celle de l’étang conseillait à l’autre de venir habiter près d’elle : elle y jouirait d’une vie meilleure et plus sûre. Mais celle-ci ne se laissa point persuader ; il lui serait pénible, disait-elle, de s’arracher à un séjour où elle avait ses habitudes ; si bien qu’un jour un chariot qui passait par là l’écrasa.
Il en est ainsi des hommes : ceux qui pratiquent de vils métiers meurent avant de se tourner vers des emplois plus honorables.
Deux grenouilles habitaient un étang ; mais l’été l’ayant desséché, elles le quittèrent pour en chercher un autre. Elles rencontrèrent alors un puits profond. En le voyant, l’une dit à l’autre : « Amie, descendons ensemble dans ce puits. — Mais, répondit l’autre, si l’eau de ce puits vient à se dessécher aussi, comment remonterons-nous ? »
Cette fable montre qu’il ne faut pas s’engager à la légère dans les affaires.
Un jour une grenouille dans un marais criait à tous les animaux : « Je suis médecin et je connais les remèdes. » Un renard l’ayant entendue s’écria : « Comment sauveras-tu les autres, toi qui boites et ne te guéris pas toi-même ! »
Cette fable montre que, si l’on n’a pas été initié à la science, on ne saurait instruire les autres.