rieur aux autres apôtres. — Et pour ne pas scandaliser ceux qui trouveraient trop de présomption dans ses paroles, il s’excuse en prétextant la Folie : « Ce que je dis là n’est pas sage, » l’apôtre sait que les fous ont le privilége de tout dire sans offenser personne.
Disputez tant qu’il vous plaira sur ce passage, je vous laisse le champ libre ; pour moi, je m’en tiens à l’interprétation de nos tant grands, gros et gras théologiens, qui jouissent de la faveur publique et avec lesquels la plupart de nos docteurs aiment mieux se tromper que de penser juste avec les savants polyglottes. — Polyglottes, belle affaire, les perroquets peuvent l’être ! — Un de vos illustres théologiens, dont je tais le nom à dessein, de peur que quelqu’un de ces méchants critiques ne veuille lui appliquer le proverbe grec : l’âne à la lyre, a donné un commentaire parfaitement magistral et théologique du passage en question. D’abord de la phrase : « Ce que je dis n’est pas sage, je le suis plus qu’eux. » Il fait chapitre séparé. Puis ce qui exigeait un surcroît de dialectique, il fait une autre section, où il commente ainsi les paroles de Paul. Ce que je dis n’est pas sage… c’est-à-dire, si vous me trouvez fou de m’égaler aux faux apôtres, je vous le paraîtrai encore davantage en me préférant à eux. Et le docteur, sans plus s’inquiéter de son explication, passe deux lignes plus bas à une autre matière. Mais pourquoi m’en tenir à une seule autorité ? N’est-il pas à la connaissance de tout le monde que les théologiens ont le droit de distendre le ciel, c’est-