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cence. La raiſon d’état ne permettait pas toutefois d’admettre des étrangers à la cérémonie de l’oracle, parce que la corde des ſecrets de famille paſſés, préſens ou à venir, était trop délicate à toucher en leur préſence, & qu’on ne pouvait répondre de la langue des vieilles, quand leur tête était exaltée. Leur manie, à laquelle il fallut ſouſcrire, contraria de toute façon Régentine. On fit les billets d’invitation aux princes voiſins, amis & alliés, pour les fêtes qui devaient ſuivre l’oracle & durer neuf jours. Cette tournure, ouvrage du génie de l’intendant des menus plaiſirs, conciliait tout & fut univerſellement admirée. Il avait été d’ailleurs inſéré dans les gazetes & gazetins, que tout étranger ayant le droit de porter lunetes vertes, ſerait reçu à la cour, à la même époque, ſans faire d’autres preuves.

Les grimoires de ces dames ayant