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Dix-neuvieme

La Mere.

Mais un faux air de généroſité de vait couvrir ſes projets de vengeance. Il fit d’abord propoſer à M. Baruel un accommodement, pour céder son héritage à Monſieur le Gomte, qui déſirait de le faire enclaver dans ſon jardin anglais. C’était ataquer M. Baruel dans l’endroit le plus ſensible. Il tenait à son petit coin de terre au delà de toute expreſſion ; & depuis qu’il y avait joui de toute la félicité dont ſa condition humaine eſt ſuſceptible, il ſe ſerait cru ſacrilege & digne du couroux céleſte, en conſentant à l’abandon qu’on lui propoſait. Toute négociation fut refuſée, & c’eſt ſur quoi avait compté ſon ennemi. Il avait ſes parchemins tout prêts pour prouver que ce pe tit bien, qui avait toujours paſſé pour un franc-aleu, c’eſt-à-dire, pòur un bien libre de tout aſſujétiſſement