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Dix-septieme

Emilie.

Dites votre enfant malheureux, qu’on a impitoyablement éloigné de vous. Quand vous avez été très-mal, il ne m’a pas été permis de vous voir. Quand vous avez été mieux, j’ai eu la permiſſion d’entrer, mais on m’a défendu de reſter ; de peur, ont-ils dit, de vous cauſer de l’atendriſſement. Ce n’eſt que depuis huit ou dix jours qu’il m’eſt permis de reſter un peu & de vous rendre quelque petit ſervice. Mais, grâces à dieu ! nous voici tête à tête. J’eſpere que perſone n’y trouvera plus à redire, & que vous ne ſoufrirez pas qu’on me renvoie, quand je me préſente à la porte.

La Mere.

Vous pouvez bien juger à quel point cette ſéparation forcée a été cruelle pour moi. Mais ne penſons plus au paſſé que pour nous réjouir de