teur ou porteuſe de deſtinée. Mais s’il eſt vrai que le ſentiment de la dignité de la nature humaine eſt une ſource féconde de grandes & belles actions parmi les hommes ; s’il eſt vrai que, ſans élévation, la vertu même reſte privée de ſon plus bel ornement, je ne connais rien de plus propre pour faire naître & fortifier ce ſentiment dans les enfans, pour ainſi dire dès leur berceau, que de leur témoigner des égards. C’eſt les avertir de la maniere la plus noble & la plus préciſe, de l’engagement ſacré que chaque homme contracte dès ſon entrée dans ce monde, à ne rien faire de contraire à ce caractere de dignité. Ce ne ſont pas à la vérité des égards de reſpect, comme on en doit aux perſones vertueuſes, aux grands hommes, aux héros de la patrie, mais des égards d’intérêt & de cette bienveillance qui contemple avec complai-
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