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Conversation.

Mademoiſelle Bertin ; nous aurons des poufs, des bonets, des chapeaux, des plumes, des perles, des cordelieres, des mirzas aux oreilles, des cordons de montres, des ceintures ; & l’on parlera avec extaſe de notre goût & de notre élégance. Il eſt bien cruel que nous ſoyons trop pauvres à préſent, pour rien acheter de ce qui nous eſt néceſſaire.

La Mere.

Si tout cela eſt néceſſaire, je ſuis donc pour le moins autant à plaindre que Madame : car je n’ai rien de tout cela.

Emilie.

Hélas, oui, Maman ! Je ne ſais que trop, combien vous êtes à plaindre. Votre ſanté déplorable vous empêche de jouir de rien de tout cela. Mais ſi vous étiez dans le monde, convenez pourtant que vous ne pouriez pas vous en paſſer.