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Conversation.

plus. Mais vous n’approuvez pas au moins le ton aigre ?

La Mere.

Ni moi, ni perſonne, je penſe. Cependant avant de la condamner ici, il faudrait ſavoir juſqu’à quel point Mademoiſelle de Solanges eſt acoutumée à exercer la patience de ſa gouvernante. Car ſi par haſard elle en abuſait continuellement, il ne faudrait pas s’étoner qu’à la fin la pauvre bonne ſe trouvât au bout de ſa proviſion.

Emilie.

Cela eſt vrai pourtant.

La Mere.

Je crois qu’une jeune perſonne habituellement indocile & revêche à la raiſon peut changer le caractere d’une bonne gouvernante, & le rendre à la longue tout à fait mauvais.

Emilie.

— Mais non, Maman, c’eſt tout le