Page:Épinay - Les Conversations d’Émilie, 1781, tome 1.pdf/113

Cette page a été validée par deux contributeurs.
87
Conversation.

pas ! Aidez-moi, je vous en conjure, à me faire pardonner de papa & de ma mere que j’ai rendue malade ! Que je ſuis indigne de ſes bontés ! Que je ſuis malheureuſe ! Jamais, jamais je ne pourrai réparer mes torts… Elle avait le viſage contre terre, elle ſanglotait, mais ſes pleurs ne coulaient plus, comme auparavant, par dépit & par humeur ; ſon cœur était vraiment ému, & ſes larmes étaient celles du repentir. Les dames étonnées de ce changement, mais touchées de l’aveu volontaire qu’elle faiſait de ſes fautes, (car c’était la premiere fois qu’elle avouait ſes torts,) commencerent à en prendre meilleure opinion : elles la releverent. Une d’elles lui dit : Mademoiſelle, ſi vous êtes vraiment touchée, ſi vous ſentez vos torts, comme je l’eſpere pour vous, vous pourrez vous corriger & devenir