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§. XXV.
L’esclavage de la glêbe succede à l’esclavage proprement dit.


Les descendants des premiers esclaves, attachés d’abord à la culture des terres, changent eux-mêmes de condition. La paix intérieure des Nations ne laissant plus au commerce de quoi fournir à une trop grande consommation d’esclaves, les maîtres sont obligés de les ménager davantage. Ceux qui sont nés dans la maison, accoutumés dès l’enfance à leur état en sont moins révoltés, & les maîtres ont moins besoin d’employer la rigueur pour les contenir. Peu-à-peu la glêbe qu’ils cultivent devient leur patrie. Ils n’ont d’autre langue que celle de leurs maîtres ; ils deviennent partie de la même Nation ; la familiarité s’établit, & à la suite la confiance & l’humanité de la part des maîtres.