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tire tout le profit, ou qu’il ait emprunté ces dix mille francs à un autre auquel il en paie l’intérêt, en se contentant du surplus du profit & du salaire de son industrie, ce n’est jamais que dix mille francs.

Mais si l’on ne peut comprendre, sans faire un double emploi, dans le calcul des richesses d’une nation le capital des intérêts de l’argent prêté, l’on doit y faire entrer tous les autres biens meubles, qui, quoique formant originairement un objet de dépense, & ne portant aucun profit, deviennent cependant par leur durée un vrai capital qui s’accumule sans cesse, & qui, pouvant au besoin être échangé contre de l’argent, fait comme un fonds en réserve qui peut rentrer dans le commerce, & suppléer, quand on voudra, à la perte d’autres capitaux. Tels sont les meubles de toute espece, les bijoux, la vaisselle, les tableaux, les statues,