Gaston.… Sans le sou, brutalement parlant ! ça me donnerait peut-être des chances !
Marie. Eh ! bien, mon ami, vous êtes servi à souhait.
Gaston. Bah !
Marie, à part. Il n’a pas sourcillé !
Gaston. Votre fortune ?
Marie. Je la tenais toute de M. de Chantenay…
Gaston. La famille aura attaqué le testament ?
Marie. Non pas !… il est inattaquable.
Gaston. Alors ?
Marie. Mais il y a un codicille !…
Gaston. Je flaire le codicille… en cas de second mariage…
Marie. M. de Chantenay a voulu laisser cette porte ouverte aux convoitises de ses collatéraux.
Gaston. Et qu’est-ce que ça vous coûterait de vous remarier ?
Marie. Trente mille livres de rentes environ.
Gaston. J’en ai quarante !… Je n’entends pas me targuer de la différence ! mais autant je craindrais de vous appauvrir par ma faute, autant je me permets d’insister pour que vous consentiez à un échange, qui sans vous être onéreux, assurerait mon bonheur !
Marie. Vous insistez ?
Gaston. J’insiste… et sans scrupules désormais ! car enfin, quel que soit l’homme que vous choisirez, il y aura toujours le même sacrifice à faire, et je serais fier que vous me le fissiez à moi, qui ai la prétention d’en valoir bien d’autres !
Marie. Vous, mon ami ! vous êtes le meilleur… le plus généreux…
Gaston. Assez ! ou je vais croire que vous me dorez la