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de sa jeunesse. Ô ! ma bonne Clémence, je ne suis plus, je n’ai plus d’espoir qu’en toi. Hélas ! qui m’eût dit, qu’après tant de souffrances, après avoir été éloignée d’eux si long-temps, je n’approcherois de la maison paternelle qu’en tremblant. Suis-je donc coupable ? je descends au fond de mon cœur, et je le trouve pur, ah ! oui, aussi pur qu’à l’instant où je m’en éloignai. Que tu es heureuse, toi, dont l’âme sensible et douce a conservé sa tranquille dignité dans toutes les affections qu’elle éprouve ; chère cousine, aurois-tu donc aimé les tiens mieux que moi ? ou ta raison, plus forte, a-t-elle su attendre leur aveu, leur ordre même, pour se rendre plus purement au sentiment que tu inspirois. Ah ! laisse-moi croire, pour soulager ma misère, et me laisser au