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reux jeune homme s’est perdu pour moi, il ne peut plus reparoître sans s’exposer au supplice dont il m’a sauvé ; je vois bien cependant que ce motif ne le retient pas seul ; il parle peu, et me répond à peine quand je lui parle de ma famille, de leur reconnoissance ; enfin, ma chère, quand je l’assure de moi, il me regarde avec des yeux, où je lis à-la-fois ses doutes et ses espérances. Je vous crois, me disoit-il hier, et c’est beaucoup pour moi, au moins vous l’aurez voulu. Dans notre dernier voyage, son agitation redoubloit à mesure que nous approchions du terme ; je le soupçonne même de l’avoir un peu éloigné. Je t’écrirai encore d’ici, mon amie ; j’ai tant de choses à te dire, et maintenant, si peu de moyens pour te faire arriver mes lettres, car, ma chère, nous ne sommes plus sous le même