Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.

il me quitte. Je t’écris pendant que la nourrice et les hommes sont allés, disent-ils, faire des connoissances dans le camp. Que deviendra tout ceci, ma chère ? soit que je regarde en arrière, ou que je porte ma vue en avant de moi, je ne vois qu’inquiétudes et craintes ; si la trève a lieu, Maurice ne pensera pas à nous quitter ; je vois bien que l’idée de prendre parti, et de porter les armes contre son pays, ne peut pas s’arranger dans sa tête. Je ne puis le blâmer ; je t’avouerai même qu’intérieurement, je l’approuve et l’en estime davantage. Est-ce estime qu’il faut dire : toi, ma chère, qui lis dans mon cœur, toi, pour qui jamais il n’eût rien de caché, dis-moi donc où sont mes devoirs ? Je ne te demande plus où sont ses vœux et son penchant ; ce malheu-