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abrégé ; un journal n’y suffiroit pas ; et le présent m’occupe trop ; l’avenir m’inquiète trop. Je n’ai plus assez d’ame pour souffrir dans le passé ; ma mémoire ne te dira que ce qu’il faut qu’elle te trace, pour m’amener où je suis, c’est-à-dire, au milieu d’un camp, formé de huttes, de branchages ; au centre d’une forêt de plusieurs lieues. C’est t’aprendre que nous avons atteint la troupe de Stofflet. Nous savions, en partant de Château-Gontier, qu’elle s’étoit éloignée de Mayenne ; mais ne pouvant en avoir de renseignemens sûrs, il fut décidé de nous en approcher, sans y entrer ; notre guide se chargeoit d’y aller seul ; et de nous rapporter ce qu’il auroit appris. Cet homme, à la foi duquel nous avons été obligé de nous remettre, est un ancien soldat, qui, après bien