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rappelle mon frère, qu’elle dit avoir vu bien petit ; cet entretien, que je prolongeois de mes souvenirs et de mes espérances, donnoit beaucoup de charmes à cette soirée : je me sentois à l’aise, chez cette bonne femme, qui m’avoit nourrie ; je me retrouvois dans les bras de celle à qui mes parens m’avoient confiée, dans mon enfance. Maurice, même, avec lequel je n’avois plus cette contrainte, suite de celle où j’étois forcée de le tenir avec moi, je t’avoue, ma chère, que depuis ce que je lui ai dit, mon cœur est plus tranquille ; il me semble que j’ai rempli, et ce que je lui devois, et ce que je me devois à moi-même. Après ce qui s’étoit passé, les expressions qui lui échappèrent, les mouvemens, où son ame paroissoit s’exalter, tout m’a dû faire croire qu’il