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donner, il faut que je te rende grace de ta bienfaisante perfidie, qui a fait nos maux, et qui les a finis. Ton excellent esprit avoit deviné juste ; jamais je n’eûsse pu prendre sur moi de faire un aveu, et sur-tout de l’accompagner des détails et des circonstances qui l’excusoient ; ta savante amitié a tout prévu, et le ciel a béni ta pieuse fraude. La collection de mes lettres a appris à maman ce que je n’aurais pu jamais lui dire ; elle a pu juger les circonstances et nous ; sa tendre prudence se prescrivoit alors une épreuve, celle d’exiger de Maurice son éloignement ; s’il m’eut désobéi ou trompé, m’a-t-elle dit, ce n’étoit plus qu’un homme ordinaire, et notre reconnoissance pouvoit s’aquitter sans toi ; ou du moins, vous laissant libre de tout engagement, nous remettions aux loix le droit de vous