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et nous partons demain, à l’entrée de la nuit. Ce temps, qui me reste, t’appartient ; je l’emploie, et je le prolonge à-la-fois, en te le consacrant. Qui sait, si cette lettre, n’est pas la dernière que tu recevras de moi ? Qui sait, si ces lignes, ne sont pas les dernières que tracera ma main, et que mon cœur t’adressera ? Je te parle encore, et je me hâte de mettre au profit de notre amitié, tous les instans qui lui restent. Me voilà, pourtant, avec une perspective devant moi ; l’espérance commence à rentrer dans mon ame : il y a bien long-temps que je n’ose plus penser à l’avenir. Ah ! si jamais la tranquillité me ramène les heureux jours que je passai dans le sein de ma famille, c’est alors que mon ame renaîtra pour jouir du bonheur ; les peines que j’ai souffertes,