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trompe jamais ; je me sentois petite, et Agathe, Agathe, avec son simple vêtement, qui va si bien à la candeur de son maintien, et au noble emploi de ses journées, me rappeloit la belle Rachel, pour qui Jacob n’avoit pas craint de servir sept années, et puis sept années encore, pour obtenir d’être son époux : tableau charmant de la pureté des mœurs antiques ! tout ce qui nous y ramène, nous laisse de douces impressions. Je ne pus éloigner les réflexions sur moi ; je me voyois si loin d’Agathe, que je me persuadai que tout ce que j’avois dans l’esprit, Maurice l’éprouvoit aussi ; et je ne saurais te dire combien j’étois peinée. Pour elle, sa confiance étoit la même que dans ces jours de notre enfance, où nos jeux nous faisoient sentir le besoin d’être ensemble. Avec quelle gaîté, quelle