Page:Émilie Toulongeon - Lettres de la Vendée, 1801, II.djvu/146

Cette page a été validée par deux contributeurs.

je les ai vu ce matin, et toute la famille m’a dit de te gronder : il faut y aller demain. — Ma mère dit qu’il faisoit un peu froid pour elle ; et il fut convenu que nous les ramènerions dîner. Je ne sais pourquoi, mais je passai la nuit à m’inquiéter de cette journée : j’étois triste ; et l’aspect d’un beau jour, dans les premiers froids ces beaux lointains bleuâtres, dorés d’un soleil voilé par la rosée ; ce tableau, qui tant de fois rendit mes promenades délicieuses, me trouva insensible ; c’est peut-être le seul jour, où une course champêtre, faite dans ce temps, n’ait pas exalté mon ame ; mais alors j’étois tranquille. Te dire avec quel plaisir nous fûmes reçues, est inutile. Tu connois ces bonnes gens, et l’aimable harmonie qui règne entre le père et les enfans ;