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cette douce mélancolie que laisse les souvenirs à ceux qui ont tout perdu ; mais ma chère, il seroit malheureux pour toujours, lui : quel prix, de ce que je lui dois, et combien cette pensée verseroit d’amertume sur ma vie ; ses soins, son amour, ses espérances, indignement trahis, ne poursuivroient-ils pas les auteurs de ses maux. Homme honnête et sensible ; puisses-tu, après moi, retrouver une autre ame qui soit digne de la tienne, et te rappelle celle que tu avois choisie. Je crois qu’il y a des félicités trop grandes, que les foibles humains ne peuvent atteindre ; et la nôtre eut été la plus pure, la plus parfaite et la plus sentie dont le ciel eut jamais fait son ouvrage ; il eut été le tien aussi, toi, l’ange dont il se sert pour ranimer mon courage, me guider et me