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pas peur, c’est moi, c’est moi. — J’étois dans un état violent, et j’avois un tremblement général dans toute ma personne ; le lit étoit entre lui et moi ; il n’osoit s’approcher, apparemment de peur d’augmenter mon effroi. Il s’éloigna vers la cheminée, en me répétant : — Rassurez-vous, c’est moi, vous n’avez rien à craindre. — Je repris peu à peu mes sens ; il me tendit un verre plein d’eau, d’un côté du lit à l’autre, et se mit à essayer d’allumer du feu avec le balai et du papier ; il tira un grand fauteuil de tapisserie qui étoit près du lit, et le plaça près de la cheminée ; il étendit sur le fauteuil la couverture du lit, il vint ensuite me prendre, et me fit asseoir ; défit son grand manteau blanc, qui m’avoit fait tant de peur, et le déploya sur mes genoux ;